Corrélations corréziennes

Nous avons tous nos géographies intimes qui fondent une parte de ce que nous sommes. Il est ainsi des paysages qui nous obsèdent, dont l’illumination ne nous lâchera plus jusque dans nos rêves. Ce sont eux qui nous imposent une vision du monde, orientent nos pensées, guident nos pas, décident parfois de notre vie. L’exploration de ces territoires intérieurs ne relève pas uniquement de la psychanalyse, car ils sont une assimilation très spirituelle de contrées bien concrètes qui sentent la terre des labours, frissonnent sous l’eau froide des ruisseaux et résonnent du bruit du vent. À la faveur du pouvoir de restitution des mots, voici un vagabondage mémoriel, mais aussi onirique et spirituel entre bassin de Brive, massif des Monédières et plateau de Millevaches. Michel Testut rend compte d’une Corrèze épiée par l’enfant, l’adolescent, puis l’auteur qu’il est aujourd’hui. Entre l’évocation nostalgique des paysages immuables et des modes de vie révolus, on croise aussi quelques personnages pittoresques, Francis Poulenc et même la grande Colette qui aimait croquer des gousses d’ail…